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Lancement du processus de réflexion sur l’interactivité de l’école avec l’expérience de justice transitionnelle

Le Conseil Consultatif des droits de l’Homme et le Ministère de l’Education Nationale, de l’enseignement Supérieure, de la formation des cadres et de la Recherche scientifique, ont lancé, en partenariat avec le Centre International pour la justice transitionnelle (ICTJ) un processus de réflexion sur les meilleurs moyens d’intégrer la justice transitionnelle dans le système d’enseignement.

Pour ce faire, les cadres du ministère et du CCDH se sont réunis autour de cette thématique, lors d’une journée d’étude sur « l’école marocaine et l’expérience de justice transitionnelle», à laquelle ont pris part également des experts internationaux en vue d’approfondir la réflexion sur la question de la justice transitionnelle dans le domaine de l’éducation.

Dans une intervention au nom du CCDH, M.Ahmed Toufiq Zainabi, chef du département Droits collectifs et affaires régionales au Conseil, a indiqué que l’objectif de cette rencontre est de tirer les enseignements de l’expérience marocaine en matière de justice transitionnelle, et «d’examiner les possibilités offertes pour l’exploiter sur le plan pédagogique à même de servir l’avenir et de contribuer à l’édification d’une société moderne qui se base sur les droits de l’Homme».

Et M.Zainabi a ajouté que la justice transitionnelle a besoin de l’école pour élargir sa base et la rendre moins élitiste et transmettre les enseignements qui en sont tirés aux nouvelles générations dans l’objectif de garantir la non répétition des violations graves des droits de l’Homme perpétrées dans le passé. De même, a-t-il indiqué, l’école a besoin de se baser sur les résultats de l’Instance Equité et Réconciliation afin de diversifier ses programmes et développer des curricula qui soutiennent l’analyse historique et la créativité littéraire concernant des thèmes relatives à la justice transitionnelle.

De son côté, M.Khalid Fares, l’Inspecteur Général de l’Education et de la Formation, a souligné que l’éducation aux droits de l’Homme est considérée comme «un important levier visant à atteindre l’école de la réussite, celle basée sur les valeurs de la dignité, du droit et du droit lié au devoir ». Mettant en exergue, au passage, «les efforts du ministère de l’éducation nationale pour faire de l’école un espace éducatif dynamique qui regorge d’activités et de pratiques éducatives(…) qui prônent la culture et les principes des droits de l’Homme aussi bien dans les curricula que dans les activités scolaires ».
Sachant que la justice transitionnelle renferme une kyrielle de dispositions interdépendantes entre elles, Et M.Fares a considéré que cette rencontre constitue une importante opportunité visant à renforcer la sensibilisation dans ce domaine, à s’ouvrir sur les expériences internationales et examiner les possibilités de renforcer les capacités des acteurs éducatifs en matière de justice transitionnelle.

Pour sa part, Mme Julie Guilleront, représentante du Centre International pour la justice transitionnelle, a indiqué que « tout comme la vérité, la lutte contre l’impunité ou les réparations, l’enseignement du passé récent est un élément central de la justice transitionnelle » avant d’ajouter que « qu’une société a besoin de connaître et comprendre son passé, a besoin d’avoir une mémoire commune, pour pouvoir construire (et-reconstruire) des relations saines et équitables entre les individus membres, entre les différents groupes qui composent la société, et évidemment, entre l’Etat et ses citoyens».

Les participants à cette rencontre se sont organisés dans le cadre de deux ateliers de réflexion dont le premier est axé sur «la justice transitionnelle et l’éducation» et le deuxième sur la question «du renforcement des capacités des acteurs».
Ainsi et après avoir mis l’accent sur la nécessité de valoriser et d’approfondir la réflexion sur l’interactivité de l’école avec l’expérience de la justice transitionnelle, les participants à la table ronde sur «la justice transitionnelle et l’éducation» ont émis un certain nombre de recommandations dont notamment:

-Assainir le livre scolaire des contenus qui vont à l’encontre des principes des droits de l’Homme

-Approfondir le débat sur les défis que pose l’exploitation des composantes de la justice transitionnelle dans le système scolaire, notamment au niveau de la nature de cette intégration (une matière à part entière ou intégrer ces composantes dans les autres matières, se limiter à la justice transitionnelle ou les intégrer dans une matière sur les droits de l’Homme et la citoyenneté), ainsi que le mode d’exploitation (les niveaux scolaires, le temps à consacrer …)

- Insister sur la non répétition des violations passées des droits de l’Homme

-Exploiter la littérature et les arts

-Consacrer une journée pour la commémoration afin d’expliquer ce qui s’est passé et mettre en exergue le processus de réconciliation et les efforts de la consolidation de l’Etat de droit

-Constituer des commissions scientifiques pour élaborer le contenu des matières qui peuvent être enseignées tout en restant ouvert sur les expériences étrangères

-Insister sur le changement des comportements et l’ancrage des valeurs

De leur côté, les participants au deuxième atelier de travail sur «le renforcement des capacités des acteurs» ont émis les recommandations suivantes :

-Déterminer les catégories sociales cibles en matière de renforcement des capacités (les enseignants, les élèves, les éducateurs, les associations des parents d’élèves, les formateurs, les cadres administratifs, les partenaires de l’école)

-Constituer un groupe multidisciplinaire et intégré en vue d’élaborer un plan stratégique dédié aux acteurs, quelques soient la nature de leur intervention

-Adopter les termes de référence à intégrer dans le projet

-Lancer des expériences pilotes

Il est à rappeler que le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, et le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, avaient signé deux conventions de partenariat. La première, signée en décembre 2005, porte sur la promotion de la culture des droits de l’Homme à travers les dimensions pédagogique et culturelle. La deuxième convention, signée le 23 décembre 2008, vise la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation en ce qui concerne la réparation communautaire et la préservation de la mémoire.

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